Les zones en permaculture : définition, intérêt et mise en place

La création d’un design de permaculture se base sur un travail de zonage qui articule trois démarches complémentaires : l’écologie, l’agriculture et l’architecture du paysage. Il s’agit de planifier et d’aménager votre terrain de façon optimale.
Pour cela, vous devez tenir compte des différents éléments en présence, des activités en rapport avec ces éléments et de la circulation des flux d’énergie au sein du système. Le zonage permet justement de respecter les principes d’efficacité énergétique, chers à la permaculture, en guidant le placement des éléments d’un système.
Sur quel principe les zones de permaculture sont-elles définies ? Combien de zones comporte un zonage en permaculture ? Quel est le rôle de chaque zone ? On vous dit tout ce qu’il faut savoir sur le zonage en permaculture pour aménager votre jardin ou votre potager.

Qu’est-ce que le zonage en permaculture ?

Les zones en permaculture obéissent à un principe de fonctionnement simple et logique : la distance d’un élément par rapport au lieu d’habitation doit varier selon le degré de dépendance entre cet élément et les habitants du lieu.
Concrètement, cela signifie que plus un élément exige une intervention humaine (besoin en eau, soin des plantes, récolte des fruits et légumes, etc.), plus ce dernier doit avoir sa place à proximité du lieu d’habitation.
Selon ce principe, vous devez cartographier votre terrain en fonction de vos habitudes de cheminement. Cela demande un temps de réflexion et d’observation à ne pas négliger pour une bonne mise en place des éléments. Cette méthode vous permet d’avancer en toute confiance dans votre projet de permaculture.

Quel est l’intérêt du zonage en permaculture ?

Le principe du zonage permet d’éviter une dépense inutile d’énergie en matière de trajet et de déplacement. En découpant un terrain en zones, vous optimisez l’utilisation de votre lieu de travail.
Chaque zone est délimitée en fonction de ses besoins en visite et intervention. Cultures, plantes et animaux bénéficient ainsi de soins adaptés sans nécessiter des efforts inutiles et démesurés. Vous améliorez votre efficacité sur site tout en réduisant au maximum vos dépenses d’énergie.

Les différentes zones d’un design de permaculture

La permaculture distingue 5 zones différentes classées de la zone la plus intensive à la zone la plus sauvage (zones 1 à 5). La zone 0 correspond au centre du système, autrement dit à la maison.

Zone 1

Cette zone de soin intensif nécessite une observation et un travail permanents. La zone accueille en général le potager avec ses plantes médicinales et aromatiques, les abris de culture comme une serre, un lieu de stockage pour l’eau ainsi que le compost. Des animaux comme le lapin ou le cochon d’Inde y ont leur place.

Zone 2

Cette zone est cultivée de manière semi-intensive. Elle peut accueillir les animaux de basse-cour et toutes les cultures qui exigent un entretien régulier (désherbage, irrigation, mulching, etc.).

Zone 3

Cette zone contient les cultures ou les prairies dédiées à la production de la biomasse, aux vergers et aux haies. Les animaux de la ferme y trouvent leur place : vaches, moutons, chèvres, chevaux, etc.

Zone 4

Cette zone semi-sauvage exige peu de soins. Les animaux comme la vache ou le cochon peuvent s’y nourrir de manière autonome. On y trouve les plantes suivantes :

  • des arbres utiles, notamment pour le bois de chauffage ;
  • des plantes sauvages médicinales et comestibles ;
  • des cultures pour la production de biomasse (foin) ;
  • des haies de clôtures.

Zone 5

Cette zone sauvage accueille des plantes et des animaux indigènes. La nature n’est soumise à aucune intervention humaine hormis la cueillette de plantes utiles et le ramassage de bois. Il s’agit d’une zone de taillis, de bois ou de forêt.

Conception du design : les différents facteurs qui influencent les zones

Les zones sont représentées sous forme de cercles concentriques pour mettre en évidence la distance par rapport au lieu d’habitation. Mais la mise en place des zones peut être influencée par d’autres facteurs :

  • la présence de chemins souvent empruntés ;
  • les éléments en place (par exemple, un poulailler se trouvera forcément en zone 2) ;
  • les caractéristiques du lieu (fertilité du sol, topologie, ensoleillement, etc.) ;
  • la visibilité du lieu (une partie visible est susceptible d’être plus souvent visitée).

D’autres éléments peuvent entrer en jeu. Par exemple, vous pouvez envisager de faire pénétrer la zone 5 jusqu’aux abords de votre maison afin de profiter d’une vue agréable et d’offrir un espace de vie à la biodiversité.

Le principe du zonage n’est qu’une des nombreuses techniques fournies par la permaculture pour donner vie à des écosystèmes cultivés à la fois durables et résilients. Consultez toutes nos guides sur la méthodologie de design pour inviter dès maintenant la permaculture dans votre jardin !