La méthode OBRIDEM en permaculture

De plus en plus plébiscitée par les jardiniers soucieux de la préservation de l’environnement, la permaculture est une démarche de conception de culture intégrée et évolutive, imitant les écosystèmes naturels. Créée par deux Australiens, Bill Mollison et David Holmgren, cette idée repose sur une éthique qui peut être définie en trois principes. La permaculture doit ainsi :

  • prendre soin de la nature ;
  • prendre soin des Hommes ;
  • permettre de créer des écosystèmes naturels durables, sains, avec une production abondante visant à en redistribuer le surplus.

Le design a une place centrale dans un jardin ou un potager de permaculture. Diverses méthodes existent pour réussir ses plantations. La méthode OBRIDEM, également appelée OBREDIM, est souvent mise en œuvre pour mettre en place des design. OBREDIM est un anachronisme anglais qui signifie : observer, bordures, ressources, évaluation, design, implémentation et maintenance. Dans l’idée de toujours mieux apprendre à cultiver, découvrons ensemble comment aménager son potager en permaculture façon OBRIDEM !

Observation : une étape incontournable pour espérer cultiver en permaculture

Si cette étape prend du temps, elle est particulièrement importante, bien que pourtant souvent délaissée dans la pratique du jardinage ! L’environnement a une place essentielle dans un projet de permaculture. Peu importe qu’il s’agisse d’un potager, d’une ferme, d’un jardin, etc : pour jardiner malin, observer est la clé !

En premier lieu, il vous faudra observer le terrain. Vous devrez vérifier la pente du terrain, le chemin d’accès. Dans quelle zone se trouve votre terrain ? Une plaine, une forêt, près d’un plan d’eau, etc.

Le climat est également important comme dans toute agriculture. Il vous faudra observer les zones d’ombre, les zones venteuses, humides.

Vous devrez réaliser une observation de la faune et la flore déjà présentes sur le terrain.

Enfin, vous devrez observer le type de sol. Vous pourrez étudier votre sol et la terre grâce aux plantes déjà présentes et voir s’il est acide ou non.

Bordures : considérer les limites de votre projet de jardin écologique

Il s’agit à la fois des limites visibles et invisibles de votre projet. On entend par bordure les bordures physiques de votre jardin ou potager, mais pas seulement.

Il faut dans ce cas connaître les limites humaines (manque de temps, de compétence et de formation, de moyens financiers, etc.) et naturelles (la pente du terrain, le passage d’un cours d’eau, etc.).

Ressources : les considérer pleinement pour jardiner autrement

Établir les ressources de votre projet vous permettra de lister les limites. Il s’agit là encore des ressources disponibles pour le potager, telles que :

  • les matériaux organiques pour le compost: déchets de cuisine (épluchures de fruits et de légumes, marc de café, coquilles d’œuf, etc.), déchets de jardinage comme les feuilles mortes ou les tontes de gazon, les déchets d’origine animale comme le fumier, etc. ;
  • les eaux de pluie pour l’irrigation: collecte d’eau de pluie à l’aide de gouttières, de réservoirs de stockage, de systèmes d’irrigation goutte à goutte ou de rétention d’eau, etc. ;
  • les semences adaptées au climat local: sélection de légumes, fruits et herbes aromatiques adaptées aux conditions climatiques spécifiques de la région, notamment en termes de température, de précipitations et de longueur de la saison de croissance ;
  • les outils nécessaires à la création et la maintenance du potager: outils de base pour la préparation du sol, la taille et l’entretien des cultures,

(bêches, pioches, sécateurs, arrosoirs), équipements spécifiques à la permaculture comme les buttes de culture, les bacs de compostage, les habitats à insectes, etc.

Il faudra prendre en compte également les ressources de chaque personne pour la mise en œuvre des projets.

Sur le long terme, une fois les plantes et légumes mis en place dans le jardin ou le potager, il faut envisager les ressources possibles en termes de production.

Évaluation : travailler son jardin en toute logique

Sur le long terme, penser à évaluer régulièrement le potager pour identifier ce qui fonctionne bien et ce qui peut être amélioré. Observer les signes de santé des plantes, surveiller les populations d’insectes importants comme les abeilles et des autres organismes, évaluer les rendements et les performances des différentes variétés cultivées.

Design : une manière d’utilisation des éléments pour créer son potager

Le design va permettre la conception de votre projet de permaculture en prenant en compte les éléments précédents. Vous devez mettre en terre vos cultures ou vos plantes de façon à créer une synergie entre elles.

L’aménagement de votre zone de culture doit être fait de manière à permettre l’utilisation de l’énergie du sol et de la terre, et créer une interaction entre chaque élément.

Implémentation en permaculture : l’heure de véritablement travailler dans le jardin

Vous concrétisez désormais votre projet de jardin : c’est réellement la mise en terre dans chaque zone que vous avez définie. Votre système se met en place matériellement et vous pouvez utiliser toutes les techniques imaginées.

C’est la mise en pratique du design, tout en respectant la chronologie. Il faudra en effet adapter les techniques en prenant en compte le facteur temps pour réaliser des systèmes durables appropriés à la permaculture :

  • Associations de culture: il s’agit de planter différentes espèces végétales ensemble pour bénéficier de leurs interactions positives, telles que la protection mutuelle contre les ravageurs et les maladies, la maximisation de l’utilisation de l’espace et des ressources, et l’amélioration de la fertilité du sol ;
  • Rotations culturales: le but est d’alterner les cultures sur une base saisonnière ou annuelle afin de prévenir l’épuisement des nutriments du sol et réduire les risques liés aux ravageurs et maladies. Cela vous permettra aussi de prendre en compte les besoins nutritionnels de chaque culture !
  • Installations de haies fruitières: en veillant à choisir des espèces adaptées au climat local, la plantation de haies composées d’arbres fruitiers, d’arbustes et de plantes grimpantes pour fournir de la nourriture et un abri à la faune utile. Les oiseaux insectivores n’en seront que plus heureux !
  • Créations de buttes de culture:  des buttes de culture surélevées en amendant le sol avec des matériaux organiques comme le compost, la paille et les débris végétaux permettront d’améliorer la structure, la fertilité et le drainage du sol ;
  • Etc.

Maintenance des écosystèmes naturels : l’entretien et la préservation de votre potager biologique

Arrosage, fébrilisation naturelle, protection contre les cultures, récolte… Il s’agit bien sûr de l’entretien. Cela impliquera certainement une remise en question des techniques en cours. Il est important de questionner régulièrement si un autre système n’était pas plus efficace. Chaque élément à une fonction et des ajustements peuvent être nécessaires, que ce soit en matière d’agriculture ou dans une ferme.

Il n’est pas forcément nécessaire de remettre en question tout votre système. Vous devrez à nouveau revenir à la phase d’observation et d’évaluation pour entretenir au mieux votre lieu.

Vous le comprenez bien, la méthode OBREDIM en permaculture demande de la résilience pour obtenir des systèmes de culture et d’agriculture durables et sains. La permaculture est une réelle philosophie de vie, s’appuyant sur une éthique et le respect de l’environnement. Cependant, elle vous apportera un réel plaisir de récolter les produits du jardin issus de votre travail : à vous courges, courgettes, tomates, salades et plantes aromatiques. Que vous soyez un jardinier un amateur, un parent désireux d’apprendre à jardiner avec les enfants ou un cultivateur aguerri, avec les bons réflexes, la permaculture est accessible à tous. Tous au jardin !