Jardin-forêt : évaluer les besoins d’eau en permaculture

Vous avez un projet de jardin-forêt sur votre terrain ? Très à la mode, le concept de forêt comestible séduit de plus en plus de Français en quête d’un mode de culture à la fois bio et éthique.
Cependant, l’aménagement de l’espace et les besoins des jardins-forêts sont bien à part. Oubliez vos connaissances sur le potager ou le jardinage, nous allons parler permaculture, un mode de culture interespèces autonome et durable qui demande de la méthode.
Des plantes, arbres et légumes sans eau, est-ce possible ? Faut-il prévoir des espaces aquatiques ou des réserves d’eau au sein de la forêt comestible ?
Découvrez dans cet article tout ce que vous devez savoir sur les besoins en eau du jardin-forêt.

Concept de la permaculture et du jardin-forêt

La permaculture est un concept ancestral de cultures. Par le biais de plantations d’espèces variées en strates, le jardin-forêt recrée une dynamique naturelle.
La biodiversité est d’ailleurs au cœur de ce projet, tout comme la symbiose du monde végétal avec le monde animal et humain.
Contrairement à l’agroforesterie utilisant les cultures en deux strates (arbres et plantes de prairie), le jardin-forêt est établi en 7 strates. La première vise une meilleure rentabilité alimentaire dans un espace restreint, l’autre tente de rétablir un climat propice à des récoltes abondantes naturellement, sans interventions humaines.
Dès lors que le terrain est bien exploité et les associations bien pensées, votre jardin-forêt fructifie et se peuple même d’espèces au fil des années.
Concernant les besoins d’arrosage, sachez qu’ils sont pratiquement nuls. En effet, cette symbiose du biotope autorise des récoltes importantes de fruits, légumes et autres plantes comestibles sans arrosage.

Jardin-forêt : culture de plantes sans eau

Le principe du jardin comestible en permaculture est d’éviter l’utilisation d’énergies, que ce soient des énergies fossiles ou hydriques. C’est d’ailleurs ce qui le différencie du potager ou des pratiques habituelles du jardinage. Ici, vos plantes comestibles, légumes et fruits poussent sans assistance de l’humain, grâce à un équilibre naturel.
Pour cela, les multiples espèces de la plantation auront chacune leur place attitrée au sein des 7 strates de la forêt comestible. L’arbre occupe la place centrale, puis chaque strate contient respectivement les petits arbres, les arbustes, les lianes, les plantes d’ombre, les couvre-sol et enfin les racines.
Le paillis joue un rôle essentiel en permaculture. Parfois, un cours d’eau ou des mares sont présentes sur le terrain. Selon le climat, il peut parfois être intéressant d’aider le jardin-forêt les premières années. Voyez comment.

Arroser les plantes du jardin-forêt ?

Les besoins d’arrosage dépendent entièrement du climat, du terrain et de la nature du sol. Si vous êtes en quête d’un terrain pour votre projet, envisagez plutôt les espaces naturellement pourvus d’un cours d’eau ou de mares, notamment pour subvenir aux besoins hydriques les premières années de plantation ou lors de la saison sèche.
Voici quelques solutions pour aider la nature à prospérer pour les jardins-forêts sans points d’eau.

Le paillage en permaculture

En été, selon le climat, les plantes et arbres peuvent ressentir un stress hydrique. Elles se mettent alors en « mode survie » et cessent instinctivement de fructifier. C’est en quelque sorte l’instinct de survie de la nature face au manque d’eau.
Pour faire face au manque, la permaculture utilise la condensation. D’où la nécessité de prévoir un bon paillage dans votre projet de forêt-jardin. Celui-ci agit comme un tampon thermique, il limite l’évaporation et conserve l’humidité naturelle du sol.
Pour le paillage du sol, vous pourrez utiliser :

  • du mulch : ensemble de branches d’arbre, broyat, écorces de bois, foin, paille, etc.
  • des toiles de biodégradables de jute, lin, coco, etc.
  • des toiles synthétiques : l’idéal pour des plantes fleuries, herbacées et autres plantes aromatiques.

La toile synthétique se décompose en 10 à 15 ans. Ce produit est le plus adapté pour un jardin-forêt sans arrosage, car il retient efficacement l’humidité du sol.

Stockage d’eau et système d’irrigation et d’aspersion

Sinon, vous pouvez créer des bassins de rétention. Pour éviter l’eutrophisation (augmentation de l’azote et du phosphore), la création de cascades, de vasques, de lemniscates et de vortex est essentielle.
L’eau stockée en mouvement reste parfaitement oxygénée. Pour la purifier, la plantation de plantes épuratrices est recommandée : iris du marais, menthe aquatique, phragmites…
Ensuite, des lignes d’irrigation en peigne viennent alimenter chaque strate en goutte-à-goutte ou en micro aspersion selon les besoins de chaque espèce.
Au-delà d’assurer une bonne récolte de fruits et légumes comestibles, ces bassins de rétention améliorent la biodiversité du jardin. Ce lieu sera très fréquenté en été par les oiseaux, insectes et autres batraciens.

Enfin, n’oubliez pas que le jardin-forêt se constitue d’arbres, d’arbustes et de plantes. Le but étant de créer une plantation très dense dans un espace restreint, le risque d’incendie de forêt est réel.
Pour limiter les dégâts et ne pas voir des années de labeur entièrement réduites en cendres, le bassin de rétention est une précaution particulièrement utile.
Pour vous aider dans votre projet de jardin-forêt, offrez-vous un stage de formation ouvert au public.