Microclimat et microclimat au jardin : quels facteurs jouent un rôle ?

À écouter les habitants de Lorient, d’Arros-de-Nay, au pied des Pyrénées, ou encore ceux d’Orléans, des microclimats existent dans chaque région. Le microclimat n’est pas un mythe.
Nombreux sont les facteurs qui modifient les conditions climatiques dominantes : une pente, la lisère d’un bois, une vallée ou une ville. Quels éléments définissent un microclimat ? Comment créer un microclimat au jardin ?

Qu’est-ce qu’un microclimat ?

L’ensemble des conditions atmosphériques étudiées sur le long terme définissent le climat d’une région. Les analyses portent sur des données météorologiques : température, ensoleillement, humidité, vents, précipitations. En fonction des caractéristiques de chaque région, un climat ou un autre prédomine. En France, les climats sont variés : méditerranéen, océanique, continental…Au sein de ces climats régionaux, il existe des disparités très locales du climat dominant. On parle de zones de microclimat dont la superficie est très restreinte, parfois moins de 1 km². Ces zones sont sous la dépendance d’éléments qui influencent ces changements très localisés : le relief, la latitude, la végétation, l’eau. Un microclimat marque donc des différences significatives à petite échelle. En France, il existerait autant de microclimats que de climats.

Quels éléments interagissent avec le climat et créent un microclimat ?

Divers éléments définissent un microclimat : la lumière, le vent, le gel, la chaleur, l’eau. Ces éléments sont eux-mêmes influencés par l’environnement où s’établit la zone de microclimat : le relief, l’altitude, la mer, les rivières ou encore la présence d’arbres et de plantes. Ils influencent et modifient la température, les précipitations, les vents.

Le relief

La nature du terrain et son relief favorisent une zone de microclimat. Les montagnes et les vallées influencent le climat localement en faisant varier la direction des vents dominants et l’exposition au soleil. Le relief joue le rôle de barrière en freinant la masse d’air. Il en va de même pour les versants des montagnes. Ces éléments, ajoutés à l’exposition au nord ou au sud de la pente, influencent le climat et génèrent des zones de microclimat.

L’altitude

L’altitude fait varier les températures. Elle est un atout fraîcheur pour les plantes. On parle d’amplitude thermique. Plus vous montez en altitude et plus la pression et les températures baissent. Mais l’air peut aussi stagner dans les vallées quand en altitude, l’air circule et il fait plus chaud. L’altitude joue, par exemple, un rôle important dans les régions viticoles.

La présence de l’eau

Les mers, les lacs et les rivières génèrent des microclimats. La présence de l’eau modère la température et apporte davantage d’humidité. Les courants marins et les vents modifient aussi le climat d’une région maritime. Les brises marines ont un effet stabilisateur de la masse d’air et sont génératrices de microclimats.

Apporter un microclimat au jardin, quelles solutions ?

Dans un jardin, un potager en permaculture, le jardinier profite de l’aménagement de l’espace pour recréer un microclimat propice aux cultures. L’observation de divers facteurs comme le soleil, le vent, le gel ou l’eau sont plus ou moins présents à certains endroits du jardin. Voyons comment en modifiant quelques paramètres climatiques avec un mur ou une façade de maison, les arbres, une haie ou encore une étendue d’eau, vous générez un microclimat au jardin.

L’effet d’un mur ou d’une façade

Les expositions au nord ou au sud, au soleil ou à l’ombre d’un mur ou d’une façade de maison sont propices à générer une zone restreinte de microclimat au jardin. Le jardinier adapte les plantes et les espèces en fonction. Un mur exposé au sud, ensoleillé, reçoit beaucoup de lumière. Il emmagasine la chaleur pour la restituer la nuit. Le mur préserve aussi des vents du nord et les températures sont moins froides les nuits d’hiver. Une façade au nord crée un espace de microclimat au jardin plus froid, à l’ombre, avec seulement quelques heures d’ensoleillement en fin d’après-midi. Peu d’écart de températures entre la nuit et le jour, l’humidité est aussi plus présente.

L’effet des arbres

Les arbres offrent aussi des zones de microclimat au jardin. Ils modifient quelque peu les conditions climatiques environnantes. Leur couvert protège du soleil et de la chaleur de l’été. La température est plus ou moins constante. Les arbres laissent également moins passer la lumière, mais maintiennent l’humidité de la terre. Ou au contraire, ils font concurrence aux autres végétaux.

Le potentiel d’une haie

Une haie influence le facteur vent et sa présence crée un espace de microclimat au jardin. Elle protège les plantes de vents dominants du nord ou de l’ouest. La haie apporte de l’ombre et une certaine fraîcheur l’été. Elle retient l’humidité.

Le potentiel d’une étendue d’eau

Une étendue d’eau, bassin ou mare, dans les jardins influence le facteur gel et l’humidité du terrain. L’hiver sera plus rigoureux à son abord et les plantes gélives n’auront pas leur place. L’eau réfléchit aussi les rayons du soleil grâce à la réverbération.

Pour vous aider à distinguer les espaces du jardin qui peuvent influencer le climat, observez. Toutes les informations sont intéressantes et permettent d’adapter les espèces de plantes en fonction des données. Même la couleur du sol a son importance : une surface colorée sera plus froide quand un sol sombre emmagasinera la chaleur.