Permaculture : l’importance des plantes bio-indicatrices

La qualité du sol est un élément essentiel à prendre en compte lorsque nous faisons du jardin. Selon les principes de la permaculture, le sol est synonyme de vie. Gorgé de micro-organismes, de matière végétale et de graines en dormance, il participe à la germination et au développement des plantes.
Pour savoir si le sol de votre jardin est favorable à la culture de certaines plantes et de certains légumes, il faut avant tout l’observer. La présence de certaines plantes au jardin donne une indication sur la nature de votre sol : acide, calcaire, riche en azote ou en matière organique… Ces plantes sont appelées plantes bio-indicatrices.
Dans cet article, nous allons vous expliquer l’importance d’une plante bio-indicatrice en permaculture pour savoir quels légumes cultiver dans votre jardin.

Le développement des plantes bio-indicatrices

Les sols contiennent une grande quantité de graines appartenant à de nombreuses variétés de plantes. Ces graines sont en dormance : elles attendent le moment idéal pour pouvoir germer.
Certaines graines ont besoin d’une grande quantité d’eau pour sortir de leur dormance, alors que d’autres ont besoin d’un sol acide ou calcaire.
En présence de certaines plantes bio-indicatrices, vous obtenez des informations précises sur la composition de votre sol. Vous savez alors quelles actions mener pour le rendre plus propice à la création d’un potager ou d’un verger.

Repérer les plantes bio-indicatrices dans votre jardin

Pour trouver les plantes bio-indicatrices dans votre jardin, il faut en observer le sol de façon précise. Scrutez le terrain et repérez les plantes dominantes.
Vous pouvez alors vérifier, en consultant le web ou des livres sur la permaculture, s’il s’agit de plantes bio-indicatrices ou non. Par exemple, s’il s’avère qu’une plante est classée parmi les plantes bio-indicatrices en matière organique, cherchez d’autres plantes secondaires qui peuvent confirmer votre hypothèse.
En général, la présence dominante d’une espèce végétale bio-indicatrice suffit à poser un diagnostic sur la nature de votre sol.

Quelques plantes bio-indicatrices bien connues

Voici quelques espèces végétales répertoriées parmi les plantes bio-indicatrices. Leur présence va indiquer un excès en matière organique (feuilles, humus) ou en éléments minéraux (calcaire, argile). Nous vous donnons ici quelques conseils pour corriger les excès et les carences du sol, mais il est parfois possible d’y adapter ses cultures en sélectionnant des variétés précises.

Le rumex à feuilles obtuses

Cette plante, appelée également patience, est reconnaissable à ses grandes feuilles larges et à ses fleurs formant de grandes panicules de couleur bordeaux.
Le rumex produit des racines solides et bien ancrées, ce qui le rend très difficile à arracher. Il est souvent présent dans les vergers, près des vignes, dans les prairies où paissent les animaux et dans les terrains au sol acide et humide.
Sa présence indique un fort engorgement du sol avec des hydromorphismes : la terre est saturée en substances organiques et en eau. Pour pouvoir exploiter un tel sol et faire baisser sa teneur en eau, il est essentiel de procéder à un drainage.

Le grand plantain

Cette plante aux fleurs vertes en épi se développe sur un sol ayant subi un compactage prononcé. Dans un sol trop tassé, l’activité microbienne diminue et manque d’oxygène.
Ce type de sol est généralement inadapté à la mise en place de potagers ou de vergers. Pour pallier ce problème, vous pouvez notamment introduire des plantes qui réduisent le compactage, comme le lin.

Le mouron blanc

Reconnaissable par ses petites fleurs blanches étoilées, cette petite espèce végétale pousse là où le sol est sain et adapté à la culture de nombreuses plantes. C’est un indicateur qui traduit la présence d’un sol équilibré et riche.
Le mouron blanc fait partie des « bonnes » plantes bio-indicatrices. Si vous le trouvez dans votre jardin, c’est bon signe pour vos légumes !

Le liseron des champs

Les fameuses fleurs en corolles sont indicatrices d’un sol riche en argile, en azote, avec des hydromorphismes et un engorgement en matière organique. Un jardin ayant subi un excès d’engrais peut également contenir des liserons.
N’ajoutez pas d’engrais chimique dans votre jardin : il entraîne un excès d’azote qui pollue les sols. L’engrais utilisé en excès fragilise également les plantes et le rend sensible à diverses maladies.

Le pissenlit

Le pissenlit est une plante calcicole qui indique que vous avez un sol calcaire ou alcalin. Cette petite plante bien connue affectionne aussi les sols tassés et soumis au compactage.
Pour acidifier le terrain, vous pouvez notamment pailler le sol avec du bois d’espèces résineuses.

La grande oseille

C’est une plante bio-indicatrice d’un terrain pauvre et acide. Vous pouvez facilement la trouver sur les sols incultes comme les terrains vagues.
Un amendement de matière minérale (calcaire broyé, craie) permet de revenir progressivement à un pH neutre beaucoup plus favorable à la plupart des cultures.

Afin de mieux connaître les plantes bio-indicatrices, vous pouvez notamment consulter les encyclopédies de Gérard Ducerf. Vous apprendrez à mieux connaître les sols et à diagnostiquer leurs éventuels problèmes.
De nombreux livres et sites web sur la permaculture vous apporteront aussi des informations utiles pour adapter vos cultures à votre sol ou pour modifier votre sol de façon écologique.